Thierry monsenepwo,Communicateur de l’Union Sacrée et Président de la ligue des jeunes de la Convention des Congolais Unis (CCU), parti politique cher à Lambert Mende Omalanga, n’est plus l’homme à présenter tant son ancrage politique, bien que jeune d’âge, dépasse celui de beaucoup de ses aînés.
Dans une interview exclusive accordée à nos confrères de Scoop RDC , ce jeune Congolais qui se distingue dans la Fatshiphère, trouve de l’espoir dans la venue du Pape François en RDC sur invitation du président Tshisekedi, n’apprécie pas les propos du Cardinal Fridolin Ambongo à la messe de Ndolo. Ce dernier juge que cela n’appelle pas des attaques sur lui.
Thierry Monsenepwo estime que la paix est un chemin long et que la persévérance et la patience sont des armes qui doivent accompagner les Congolais sur ce chemin. Il est aussi d’avis qu’avoir une bonne armée est la clef pour mettre fin à l’aventure du Rwanda sur le sol congolais.
Ci-dessous l’intégralité de son interview :
Thierry Monsenepwo bonjour !
Le Pape François est venu à Kinshasa et il est reparti après quatre jours de séjour. Globalement, quelle leçon retenez-vous en tant que politique de cette visite du numéro 1 de l’Eglise catholique romaine ?
Le Pape François a honoré notre pays. Nous lui disons merci, car malgré sa gêne de mobilité, il a parcouru des milliers des kilomètres pour une union chrétienne avec nous. Preuve d’un grand amour mais aussi d’une grande humilité. Le Pape François est cet énième ami que compte désormais notre pays. La diplomatie agissante de Felix Tshisekedi a facilité ce voyage papal, mais aussi la mobilisation de tous.
Le Pape était venu pour que tous soient réconciliés en Jésus-Christ. Pensez-vous qu’il vous ait vraiment réconciliés vous, politiciens congolais caractérisés par des querelles quotidiennes pour regarder dans la même direction du développement du pays ?
Le peuple congolais dans sa globalité est uni. Mais la classe politique dans une large majorité ne l’est pas encore. Il y a encore un long chemin à faire. J’espère que la venue du pape a planté la graine qui, dans les prochains jours, pourrait nous donner ce miracle de réconciliation qui permettrait notre vrai développement car tant que nous allons continuer avec cette politique de discorde, ce pays ne fera que sombrer.
14 fois, le Pape a cité le mot « diamant » dans son discours au Palais de la Nation devant les autorités congolaises, les représentants de la société civile et le corps diplomatique. Que vous inspire cette image ou parabole de diamant ?
L’analogie du pape est très bien prise. Car le Congolais est un homme intelligent, talentueux, libre d’esprit, courageux et pétri de résilience. Mais il ignore souvent qui il est, car il lui faut un polissage profond qui ressortirait ses facettes lumineuses et lui rendrait une valeur inestimable.
Le Cardinal Fridolin Ambongo est cible des attaques de la Fatshiphère pour ses propos tenus lors de la messe papale à Ndolo. Trouvez-vous ces attaques justifiées à l’endroit d’un père spirituel des Catholiques congolais ?
Le cardinal comme toute personne qui peut vendre l’image du Congo, devrait présenter nos problèmes mais aussi, reconnaitre ce qui est fait. Et dans le cas d’espèce, Felix Tshisekedi a remonté la pente dans le domaine de la diplomatie, des finances publiques, de l’éducation et de la sécurité. En 4 ans les chiffres de ces secteurs sont au vert. Ne pas reconnaitre cela est certes mal vu, mais ne permet tout de même pas des attaques personnelles sur la personne du cardinal.
Un mot sur le génie du jeune Jésus Noel Sheke, constructeur des podiums papaux à Ndolo et au Stade des martyrs et aménageur du site de Ndolo ayant accueilli plus d’un million des fidèles catholiques.
Jésus Noël Sheke est la personnification de ce Congolais qui doit devenir ce diamant lisse et brillant, dont a parlé le pape. Habitué à ne voir que des expatriés faire ce travail, on a eu l’opportunité de voir ce cycle cassé par la prouesse de Sheke que je félicite. Et grâce à la vision du Chef de l’État, plusieurs jeunes aujourd’hui sont entrain de devenir ces diamants brillants et précieux pour le Congo d’aujourd’hui et de demain.
Parlons du sommet de Bujumbura entre les chefs d’Etat de l’EAC auquel a participé le président Tshisekedi. Voyez-vous ses recommandations être appliquées immédiatement quand on sait que celles de Luanda et de Nairobi souffrent énormément d’application ?
La paix est un chemin long. La persévérance et la patience sont des armes qui doivent nous accompagner sur ce chemin. Le Chef de l’État fait montre de persévérance. Nous, nous devons le soutenir. Mais cela n’exclut pas le fait que le peuple s’impatiente. Au-delà des mots et des écrits, il nous faut des faits. Et de Luanda à Nairobi, nous avons démontré de la bonne volonté du Congo qui a respecté les engagements des différentes résolutions. On a tout respecté. Mais ce n’est ni le cas du Rwanda, encore moins de ses hommes liges surnommés M23. Le mieux serait d’activer la sanction et l’offensive en cas de non-respect répété puisque ça ressemble à un bal des chauves.
Dernière question Thierry Monsenempwo, que faire pour gagner la guerre dans l’Est contre l’armée rwandaise couverte par le M23 ?
Avoir une bonne armée est la clef. Une armée avec de nouvelles recrues et de l’équipement. Il faut poursuivre le recrutement et renforcer la formation des équipes. Nous avons le devoir de protéger notre pays mais cela n’est possible que grâce à une armée forte. D’une part. et d’autre part, il nous faut travailler sur le développement de ces contrées longuement touchées par l’insécurité afin de présenter aux jeunes une alternative autre que l’arme à feu comme gagne-pain.