Résurgence du M23 : Jusqu’à quand le Rwanda continuera-t-il de violer les accords des États de la Sous-région? (Tribune Dostin Eugène LUANGE.)

 

 

 

Le groupe armé M23 – Mouvement du 23 mai, connait un regain d’activités dans la province du Nord-Kivu. La récente série d’attaques des éléments des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par les rebelles du M23 plonge de nouveau le pays dans l’émoi. Ces attaques qui interviennent à quelques jours de la tenue des consultations initiées par le président Felix Tshisekedi avec les groupes armés à Nairobi, sous la facilitation des autorités Kenyanes, corroborent la volonté manifeste de l’ennemie de déstabiliser la RDC pour jouir de ses minerais tant convoités.

Certains observateurs de bon aloi sont d’avis qu’elles seraient un ballon d’essai pour appréhender la volonté du gouvernement Congolais. Car, pour le M23, les négociations avec le gouvernement congolais rimeraient avec un certain nombre de prérequis qui devront être remplis en amont avant de prétendre s’attendre aux résultats en aval. En clair, ces rebelles chercheraient à exiger au gouvernement congolais l’intégration de l’armée Congolaise et le blanchissement de certaines personnes poursuivies par la justice, en se référant ainsi à la jurisprudence du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) qui est une ancienne rébellion congolaise.

Il vous souviendra qu’en 2009, les représentants du gouvernement congolais avaient mené des négociations marathon avec les chefs du CNDP – un mouvement rebelle en opposition au gouvernement, pour mettre fin aux attaques. À l’issue de ces négociations, le chef de ce mouvement Rebelle, Laurent Nkunda avait été arrêté par l’armée Rwandaise.

Le M23 serait bel et bien dans cette philosophie, connaissant ce dit-on légendaire : ‘’les mêmes causes produisent les mêmes effets’’. Sachant bel et bien qu’il sera difficile, au stade actuel pour le gouvernement congolais, de prendre en compte leur cahier des charges; les éléments du M23 seraient en train de chercher comme accroitre une fois de plus l’insécurité dans la partie Est de la RDC pour contraindre les autorités et faciliter le pillage des ressources naturelles. C’est ce qui justifierait d’ailleurs ‘’le soutien du Rwanda’’ à ces rebelles.

Mais alors, la seule question qui taraude les esprits est celle de savoir jusqu’à quand le Rwanda continuera-t-il de violer les différents accords signés avec les pays de la sous-région dont il fait partie ? En l’occurrence, l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé le 24 février 2013.

Dans cet accord, la région avait souscrit à sept engagement à savoir :

–    Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres États voisins ;

–    Ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutient quelconque à des groupes armés ;

–    Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États Voisins

–    Renforcer la coopération régionale

–    Renforcer les préoccupations et intérêts légitimes des États voisins, en particulier au sujet des questions de sécurité

–    Faciliter l’administration de la justice, grâce à la coopération judicaire dans la région et

–    Ne pas héberger ni fournir une quelconque protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crime contre l’humanité.

Alors que le gouvernement congolais privilégie une approche non militaire dans la résolution des conflits armés, le Rwanda considère ladite approche comme étant une naïveté ou passivité du régime en place. Le pays doit-il mettre en évidence l’approche militaire comme le préconisait l’ancien premier ministre Adolphe Muzito ? poser la question, c’est y répondre dit-on.

Il est temps qu’on appelle le chat par son nom. Le gouvernement doit emmener ce dossier au sein de la communauté internationale et aux organes de la Sous-région pour établir les responsabilités afin que les récidivistes subissent la rigueur de la loi. Mais, procéder par circonlocution serait une façon d’encourager les agresseurs à continuer avec leurs sales besognes.

Il appert que le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 augure des mauvais signaux aux différents accords économiques signés par la RDC avec les pays de la sous-région pour résoudre les problèmes économiques et politiques qui existent.

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