Le Rwanda a réagi avec fermeté après l’annonce faite par la France de rouvrir l’aéroport pour des missions d’aide humanitaire. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, propose que « la question soit traitée dans le cadre de Doha » et refuse tout assouplissement tant que la ville reste « occupée par les autorités de fait (M23‑AFC) ».
Selon le ministre, la situation à Goma pose un grave problème de légitimité et de respect de la souveraineté de la République démocratique du Congo. Il soutient que toute intervention internationale qu’elle soit humanitaire ou autre, ne peut se dérouler dans un territoire dont le contrôle demeure « illégal » à ses yeux. Il a donc conditionné la réouverture de l’aéroport de Goma, à la tenue « d’un dialogue global et transparent sous les auspices de Doha », référence aux négociations entre Kinshasa et le M23-AFC.
Ce différend s’inscrit dans un contexte régional tendu. Le groupe rebelle M23 et son allié AFC, continuent d’occuper des zones stratégiques dans l’Est de la RDC. Le ministre rwandais y voit une violation persistante des accords de paix et un obstacle à toute reprise normale des opérations humaines.
La France, pour sa part, souligne l’urgence de ravitailler les populations vulnérables de la région. Toutefois, la position de Kigali complique ce projet. Une intervention humanitaire pourrait être perçue comme une “normalisation de l’occupation “, avertit le ministre Nduhungirehe.
Le bras de fer diplomatique reste ouvert. L’enjeu est de taille : à la fois la livraison de l’aide humanitaire, le respect de la souveraineté nationale congolaise, et le rôle des acteurs internationaux dans un conflit à multiples facteurs.
