Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde a procédé, ce lundi 16 septembre 2024, à l’ouverture solennelle de la session ordinaire de septembre 2024, à la Chambre haute du parlement.
En effet, conformément aux dispositions des articles 15, alinéa 1er et 2ème de la Constitution et 83, alinéa 1er et 2ème du Règlement intérieur du Sénat, la session ordinaire de septembre s’ouvre solennellement le 15 septembre de chaque année. Si ce jour est férié ou tombe un dimanche, l’ouverture de la session a lieu le premier jour ouvrable qui suit. C’est la raison pour laquelle l’ouverture solennelle de cette session intervient ce lundi 16 septembre 2024.
Une cérémonie, dont l’ordre du jour n’a porté que sur l’allocution du président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde à l’occasion de cette session, essentiellement budgétaire, qui inaugure la 4ème législature de la troisième République dans cette chambre.
Rappelant que le 15 septembre de chaque année, le monde célèbre la journée internationale de la démocratie, le président du Sénat a souligné que le parlement est le lieu par excellence où s’exerce cette démocratie. Aussi, a-t-il souhaité un bon retour des vacances à tous les élus et les a appelés à la réflexion pour donner un réel contenu au concept de la démocratie fondée sur des valeurs telles que la justice, l’égalité, la solidarité, la tolérance, le pluralisme, la prise en considération des minorités, l’amour de l’autre, le dialogue, et la volonté de vivre ensemble. Pour lui, il est impérieux pour les élus des élus de redéfinir une politique parlementaire
claire, en phase avec la vision constamment éclairée du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui n’est pas opposée à des échanges directs avec les véritables instigateurs de l’insécurité, qui destabilisent la partie Est de la RDC.
Dans cette allocution, qui a passé en revue la situation sécuritaire, politique, économique et sociale du pays tel qu’il s’en est bien rendu compte durant ses vacances parlementaires, le speaker de la Chambre haute du parlement a aussi souhaité une cordiale bienvenue au président de l’Assemblée nationale et à tous les membres de son bureau, à la première ministre et son équipe gouvernementale, aux hauts responsables de la justice et des administrations civile et militaire présents à la cérémonie. Il a salué l’expression d’amitié connotée par la présence du corps diplomatique, des représentants du système des Nations-Unies, de l’Union africaine, et d’autres organisations internationales. Laquelle présence est un motif de joie pour Sama Lukonde vu l’intérêt que ceux-ci portent aux activités parlementaires de la RDC.
Cette session étant essentiellement consacrée à l’adoption de la loi des finances 2025, le président Jean-Michel Sama Lukonde appelle les Sénateurs, représentants constitutionnels des provinces, à porter plus leur attention sur les crédits accordés aux provinces, plus particulièrement sur la matérialisation des projets retenus au profit des provinces.
A propos de la situation sécuritaire, le président du Sénat relève l’implication probante de
certaines multinationales d’une part, et de certains pays voisins d’autre part, qui apportent leurs soutiens financier, logistique ou militaire aux groupes armés, qu’il ne faut ni ignorer ni minimiser. D’où, il appelle la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour mettre un terme à cette ingérence extérieure. « Nous exigeons des sanctions appropriées à l’encontre des responsables des crimes d’agression, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de génocide commis en RDC », a-t-il souligné.
C’est dans cette optique qu’il a félicité le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour les efforts fournis dans le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité, afin de leur permettre de contrer efficacement cette occupation injuste.
Sur le plan politique, Sama Lukonde a souligné qu’à cause des retards observés dans l’organisation des scrutins, consécutivement à l’annulation des élections dans les circonscriptions électorales de Masimanimba, dans la province du Kwilu et de Yakoma dans le Nord Ubangi ainsi que la non tenue des élections dans les territoires de Kwamouth, dans la province de Maindombe, de Rutshuru et Masisi dans la province du Nord-Kivu, la Chambre haute se trouve amputée de certains de ses membres. Il en est
de même des Assemblées provinciales et des Exécutifs provinciaux desdites entités qui, jusqu’à ce jour, ne sont pas fonctionnelles et cela n’est pas sans conséquences dans la consolidation de notre jeune démocratie.
Le président du Sénat a invité le gouvernement de la République à « mobiliser des recettes internes, à lutter contre l’incivisme fiscal, à stabiliser le taux de change du Franc congolais par rapport au dollar américain et à promouvoir les secteurs productifs ».
Il ne s’explique pas pourquoi le parlement congolais ne peut pas avoir un siège dû à sa dignité. « Il n’est pas normal que le Parlement n’ait pas son propre siège », a-t-il dit. Ce, avant de poursuivre que : « Le Palais du peuple que nous utilisons n’est qu’à titre provisoire ».
Étant donné que cette utilisation provisoire dure depuis 30 ans, Sama Lukonde estime qu’il est temps de doter le Parlement d’un siège digne de ce nom.