Cette proposition a déjà été avancée mais n’a jamais été débattue au sein de la chambre basse du Parlement. Selon ses partisans, le fait de nommer ou de voter pour les gouverneurs empêcherait le pays de sombrer dans une ingouvernabilité où les provinces seraient difficilement dirigées, car l’exécutif provincial et l’organe législatif passeraient leur temps à se quereller, au détriment des populations.
Cette idée a souffert d’attention de divers acteurs, y compris de l’Assemblée nationale, afin de remédier à ce qui est perçu comme un obstacle au bon fonctionnement des provinces du pays.
Après les élections des gouverneurs et leurs vices le lundi 29 avril 2024, certains candidats déçus du déroulement des scrutins indirects semblent vouloir revenir sur la question. C’est le cas de Selemani Kalumbwa Maxime, candidat malheureux aux élections des gouverneurs dans la province du Maniema.
Dans un message posté, il souligne l’importance de réformes constitutionnelles profondes pour les prochaines élections. Selon lui, ces réformes pourraient permettre de nommer les gouverneurs par le Président de la République ou par un vote indirect, afin de prévenir la corruption et l’achat des voix des députés provinciaux par les candidats.
En 2019, les sénateurs et gouverneurs ont été élus lors d’un processus entaché de sérieux soupçons de corruption. En 2024, le pays semble se rapprocher d’un triste record d’élections entièrement corrompues, prévoyant des jours agités et difficiles. Malgré les alertes des militants des droits de l’homme, la justice semble rester passive, laissant croire que la corruption est devenue une norme institutionnalisée en République Démocratique du Congo.