Les indicateurs signalent une trajectoire très préoccupante que le pays semble suivre quelques mois après les élections de 2023. Vers quoi nous dirigeons-nous et quels résultats peuvent être escomptés ? Que peut-on espérer des leaders de l’Union Sacrée de la Nation qui aujourd’hui louent et glorifient le chef de l’État ?
Les Congolais se retrouvent face à une situation qui semble illustrer le dicton « On prend les mêmes et on recommence ».
Les membres principaux de l’Union Sacrée, présents dans le paysage politique depuis plus de 30 ans pour certains et plus de 50 ans pour d’autres sans avoir brillé positivement, tentent de revenir sur le devant de la scène politique pour un deuxième mandat aux côtés de Félix Tshisekedi, affirmant vouloir encore servir le peuple malgré les échecs passés.
Leur ambition témoigne du peu de considération qu’ils ont pour le peuple congolais qu’ils ont appauvri et marginalisé. Les Congolais, tant à l’Est qu’à l’Ouest, sont confrontés à des situations qui suscitent leur malheur en raison de l’irresponsabilité des dirigeants en place. Qui peut se réjouir de Christophe Mboso, Modeste Bahati Lukwebo, Jean-Pierre Bemba ou Vital Kamerhe ? La simple orthographe de leurs noms fait que la plupart des Congolais ne gardent aucun souvenir positif de leurs actions en vue de résoudre les problèmes quotidiens du pays.
Ils sont les seuls à se vanter de leur bilan au service du peuple tout en profitant des avantages pour enrichir leurs familles, dont certains occupent des postes clés dans leurs cabinets au détriment des membres actifs de leurs partis politiques respectifs.
Des observateurs et des Congolais soulignent que les mauvaises pratiques et la médiocrité persistent même sous la présidence de Félix Tshisekedi.
Dans ce contexte, le président congolais est à la fois victime et complice. Victime de pratiques anciennes comme certains Congolais attachés à la paix, à la loyauté et à l’amour de leur pays, il est aussi coupable car en tant que garant de la Nation, il devrait sanctionner ces agissements et refuser fermement la politique de l’autruche entretenue par la classe politique congolaise. C’est là qu’il a échoué, étant peut-être malheureusement condamné à évoluer dans un système qu’il a toléré pour conserver son pouvoir.
En sa qualité de chef de l’État, le peuple attend de lui qu’il mette fin à cette mascarade et qu’il lance une nouvelle ère de révolution démocratique historique.
S’il n’agit pas en ce sens, il est illusoire de penser qu’un quelconque changement interviendra pendant ce second mandat. Ce serait une erreur ou une folie de croire que des individus maladroits, cupides et insouciants du bien commun pourraient opérer des miracles dans ces conditions.
La lutte pour les postes en est une preuve. Si les acteurs politiques travaillaient dans l’intérêt supérieur, ils ne se trouveraient pas autant en désaccord. Lorsque l’Union Sacrée de la Nation se fissure, l’intérêt général est ailleurs voire solidement compromis.