À l’occasion du 3e anniversaire depuis la mise en œuvre de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, une seule question revient sur les lèvres des Congolais : quels résultats ou quel groupe armé a été mis en déroute depuis mai 2020 ?
Les médias locaux de ces deux provinces rapportent généralement des tueries et des tirs à armes lourdes. De nombreux acteurs de la société civile estiment que l’état de siège n’a pas atteint les objectifs fixés par les autorités militaires, face à l’activisme des groupes terroristes.
Pour Serges Mayamba, acteur de la société civile engagé dans la résolution des conflits armés dans la partie orientale du pays, l’état de siège n’a pas résolu les problèmes de sécurité, n’a pas vaincu aucun groupe armé et a conduit à une recrudescence de l’insécurité avec de nombreuses victimes civiles en Ituri et au Nord-Kivu, entraînant une crise humanitaire et des dysfonctionnements dans la gestion des provinces.
Bien que certains citoyens pensent que l’état de siège a renforcé l’autorité de l’État dans certaines régions et permis d’accroître les recettes publiques, il semble que cette mesure exceptionnelle du chef de l’État ait manqué sa mission principale, qui était d’éliminer militairement les groupes armés actifs.
Il est à noter que, suite à l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, les élections de 2023 dans ces régions n’ont pas eu lieu.