Kinshasa a décidé de frapper fort. Le gouvernement congolais a annoncé, jeudi 30 octobre, la suspension de trois formations politiques : le Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) d’Augustin Matata Ponyo, la Piste pour l’émergence de Seth Kikuni, et l’Alliance pour l’alternance et le progrès (AAP) de Théophile Mbemba Fundu.
Cette mesure, signée par le ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani, intervient après la participation de leurs leaders au conclave de Nairobi, tenu mi-octobre à l’initiative de l’ancien président Joseph Kabila, aujourd’hui condamné à mort par la justice militaire.
D’après le communiqué officiel, ces personnalités de l’opposition se seraient ainsi associées à une initiative « portant atteinte à l’unité nationale », le gouvernement estimant que la rencontre de Nairobi s’inscrit dans une logique de soutien indirect à l’agression du pays par le Rwanda et ses alliés du M23.
Les autorités congolaises affirment que cette posture va à l’encontre des valeurs d’un parti politique censé œuvrer à la cohésion nationale et au renforcement de la démocratie. Le pouvoir central considère donc ces rapprochements comme une dérive politique à connotation subversive.
La décision s’inscrit dans une série de mesures similaires ayant récemment touché le PPRD de Joseph Kabila et l’ATD de José Makila. Une décision farouchement contestée par les formations politiques concernées, qui dénoncent une violation de la Constitution par le pouvoir en place.
