RDC : la dimension cachée des supermarchés 

Lorsqu’on arrive à Kinshasa ou dans d’autres villes de la RDC, l’abondance de grandes surfaces commerciales est frappante.

En parcourant les principales enseignes dans les 24 communes de la capitale kinoise, il est évident que le secteur de la grande distribution à Kinshasa est en plein essor. Les habitants disposent d’un large choix de produits dans un grand nombre de magasins disséminés dans la ville.

Cependant, il y a un problème : en observant les étiquettes des produits vendus dans les rayons de ces supermarchés, on constate que la plupart d’entre eux sont importés. Que ce soit des produits alimentaires ou d’autres articles, il est rare de trouver des produits « Made in Congo ». Cette dépendance aux importations impacte négativement l’économie du pays, transformant les Congolais en simples consommateurs de biens étrangers au détriment de la production locale.

Cette situation met en lumière l’incapacité des Congolais à produire ne serait-ce qu’une petite partie de ce qu’ils consomment. Ils sont confrontés à un vide de production locale, laissant le champ libre aux étrangers et privant le pays de revenus importants. Les supermarchés, en tant qu’entreprises visant à générer des bénéfices, travaillent en étroite collaboration avec des producteurs étrangers, qui privilégient d’abord l’autosuffisance alimentaire de leur propre pays avant de penser à l’exportation. Les petits producteurs locaux se retrouvent ainsi en difficulté face à la concurrence des multinationales.

Pourtant, les Congolais ont la capacité de produire les mêmes biens que ceux présents dans les rayons des supermarchés. Au lieu de se lamenter et de chercher des responsables extérieurs à leurs problèmes, ils pourraient choisir de devenir autonomes et compétitifs. Le comportement actuel des Congolais, combiné à la mondialisation, est contreproductif voire destructeur pour l’économie nationale.

Entretemps, les supermarchés ont instauré un système d’exploitation très efficace, intense et impitoyable qui contribue à appauvrir les Congolais. En effet, les prix pratiqués sont largement supérieurs à leurs revenus mensuels, et la majorité de leurs achats bénéficient aux circuits financiers étrangers, desservant ainsi une population dépourvue de vision et de volonté de prendre en main sa propre destinée, de devenir autonome et compétitive sur la scène internationale.

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