La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a pris position ce lundi contre la reprise de la peine de mort en République démocratique du Congo (RDC), condamnant particulièrement le verdict de la Haute Cour militaire qui a prononcé la peine capitale à l’encontre de l’ancien président Joseph Kabila.
Dans une déclaration solennelle signée par son président, Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi, la CENCO réaffirme que « Dieu seul est l’auteur de la vie, et lui seul a autorité sur son commencement et sa fin ». Les évêques rappellent que la levée du moratoire sur la peine de mort, décidée en mars 2024 par le ministère de la Justice, devait conduire à son abolition définitive et non à son application.
« Le moratoire devait naturellement aboutir à l’abolition et non à la reprise d’une mesure inhumaine qui blesse la dignité de la personne humaine créée à l’image de Dieu », souligne la déclaration.
Les prélats jugent la condamnation à mort de Joseph Kabila comme une mesure « expéditive » et incompatible avec l’esprit de l’Évangile, la Constitution congolaise et le droit fondamental à la vie.
Au-delà de la question de la peine capitale, la CENCO met en garde contre les divisions politiques et les menaces de balkanisation du pays. Les évêques appellent à un « dialogue inclusif » pour résoudre durablement les crises politiques, sécuritaires et sociales qui secouent la RDC.
« Ce dialogue inclusif devient plus qu’urgent au regard de l’enlisement de la crise et de ses conséquences sur la population congolaise », insiste la déclaration.
Tout en saluant les efforts nationaux et internationaux visant à ramener la paix, les évêques estiment qu’aucune solution durable ne pourra être trouvée sans une volonté politique sincère. Reprenant les paroles du pape François, ils jugent « suicidaire et irresponsable l’illusion qu’une paix juste peut être obtenue par la force des armes ».
La CENCO exhorte les dirigeants, l’opposition, la société civile et le peuple congolais à rejeter la culture de la mort et à s’engager ensemble pour préserver la paix et l’intégrité du territoire national.
La déclaration s’achève par une prière à la Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, pour qu’elle obtienne au pays « la miséricorde divine et la paix ».
