RDC : « Il faudrait se pencher sur la mise en œuvre de la Constitution en lieu et place de sa révision »( Ferdinand Kambere)

Le débat sur la révision constitutionnelle concerne tout le monde, y compris le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), qui est un fervent défenseur de la Constitution du 18 février 2006. Le PPRD s’oppose fermement à tout changement de cette constitution obtenue après de grands efforts et sacrifices.

Face à la situation actuelle du pays, le PPRD pose des conditions préalables à toute révision de la Constitution. Par le biais du Secrétaire Permanent Adjoint, l’ancien parti au pouvoir insiste sur le respect de la Constitution afin d’éviter de remettre en question son adéquation avec le contexte actuel.

Ferdinand Kambere Kalumbi, membre influent du PPRD, souligne que les articles de la Constitution du 18 février ne sont pas le fruit de l’imagination des Congolais, mais s’inspirent de pratiques courantes ailleurs.

Il met en avant des éléments clés de la constitution tels que l’article 56 qui prévoit des sanctions pour haute trahison en cas de cession illégale de terres, ainsi que d’autres articles destinés à empêcher ce genre de situation. Bien que des ajustements puissent être envisagés, il insiste sur l’importance du respect de la procédure, écartant le sens périlleux de l’article 217 de la Constitution.

Face aux enjeux touchant à la souveraineté du pays, le ministre et député honoraire se montre sur la défensive et appelle les acteurs politiques à respecter et à faire respecter la constitution plutôt que de la violer.

« Il arrive parfois que l’on critique notre constitution alors que c’est dans les lois d’application qu’il faudrait regarder s’il y a une cohérence dans l’application de certaines dispositions. Plutôt que de se concentrer sur la révision de la Constitution, il conviendrait de se pencher sur sa mise en œuvre effective », a-t-il souligné au cours d’une émission diffusée sur 10e Rue.

17 mai 1997, libération ou occupation ?

27 ans après l’arrivée de l’AFDC dirigée par feu Mzee L- D. Kabila à Kinshasa, la signification du 17 mai en République Démocratique du Congo a évolué. Autrefois associée à la fête nationale de libération du Zaïre de la dictature de Mobutu, cette date est désormais célébrée en hommage aux Forces Armées de la République démocratique du Congo pour leur engagement constant dans la défense de la patrie. Cette évolution du 17 mai contrarie la plupart des membres du PPRD et du FCC, en particulier ceux qui sont restés fidèles après le changement de la majorité parlementaire en 2020.

Pour Ferdinand Kambere, « Le 17 mai revêt une importance particulière pour le peuple congolais, marquant la fin d’une longue période de plus de 30 ans de dictature dans notre pays. Malheureusement, la vision de Mzee Kabila et ses compagnons est compromise par le pouvoir actuel. L’UDPS semble minimiser l’importance du 17 mai, une date symbolique pour les soldats anonymes qui se sont sacrifiés pour la libération de notre pays ».

Après avoir été assassiné quatre ans après son arrivée au pouvoir, Laurent-Désiré Kabila, le leader de l’AFDL, est critiqué pour avoir laissé le pays dans un état de conflit persistant. Bien que l’AFDL ait mis fin à la dictature de Mobutu, certains estiment qu’elle a par la suite freiné le progrès vers la démocratie.

Gouvernement Suminwa, pourquoi cette longue attente ?

La sortie du gouvernement, initialement prévue pour la semaine dernière ou la fin de cette semaine, pourrait finalement se produire plus tôt que prévu, peut-être avant la fin de la semaine prochaine. Cette attente prolongée est justifiée par les obligations auxquelles doit répondre la première ministre, nommée le 1er avril dernier par ordonnance présidentielle.

Selon Ferdinand Kambere, le retard dans la formation du gouvernement semble avoir été intentionnel pour plonger le pays dans une crise prolongée, afin de mettre en avant la responsabilité de la Constitution dans cette situation.

Cet acteur politique appelle les dirigeants du régime Tshisekedi à assumer leurs responsabilités et à ne pas les esquiver, contrairement à leurs habitudes.

Malgré le contexte politique et sécuritaire tendu, le PPRD de Joseph Kabila s’engage à défendre et à contrecarrer tout pouvoir susceptible de ramener le pays à l’époque révolue du parti unique du Mouvement Populaire de la Révolution, mettant ainsi en péril la Nation tout entière.

Partager

Lire aussi

Partager

Articles récents