La question est posée avec acuité alors que le débat sur une possible révision constitutionnelle prend de plus en plus d’ampleur au sein de la sphère politique. Certains soutiennent cette révision comme moyen de permettre au pays de sortir de certaines contraintes, tandis que d’autres refusent d’entrer dans ce débat ou posent des conditions préalables pour une nouvelle constitution pouvant donner un nouvel élan à la République.
Dans le camp du pouvoir, l’idée de l’adoption d’une nouvelle constitution pour passer à une 4e République est ardemment défendue. La constitution du 18 février 2006 promulguée par l’ancien président Joseph Kabila semble montrer des limites, notamment en ce qui concerne des aspects tels que le mandat du Sénateur à vie et d’autres questions similaires. Cependant, les partisans de la révision constitutionnelle rassurent en précisant que tous les articles ne seront pas touchés.
En revanche, l’opposition et la société civile ne sont pas du même avis. L’opposition extra-parlementaire met en garde contre les dangers d’engager un tel changement constitutionnel, surtout dans le contexte actuel de gestion du pays par le régime en place. Certains vont jusqu’à dénoncer des motivations visant à prolonger les mandats présidentiels afin de permettre à Félix Tshisekedi de rester président à vie, une idée qui est vigoureusement contestée.
Les partisans de la révision constitutionnelle soutiennent vigoureusement que l’adoption d’une nouvelle constitution est indispensable, étant donné que celle en vigueur actuellement a été élaborée et adoptée dans une période troublée marquée par des conflits internes.
Ce débat passionné suscite des adhésions et des polémiques au sein de la scène socio-politique congolaise. Au-delà de ces considérations, la question demeure de savoir si la constitution est un frein à l’épanouissement du pays et à l’exploitation de son plein potentiel.
On peut légitimement se demander quel a été l’impact des textes en vigueur en République Démocratique du Congo sur le développement du pays. Soutenir que la constitution du 18 février 2006 a été rédigée par des parties en conflit et qu’elle doit être modifiée est un manque de compréhension de la situation de gestion du pays.
L’histoire récente révèle que le pays a été ravagé et pillé par ses propres citoyens qui ne respectent pas les lois en place. Il est légitime de se demander en quoi la 4e République se distinguera de la 3e et quels textes seront promulgués pour la soutenir. Cependant, la simple modification de la constitution par des motifs politiques sans réel désir de changement risque d’aggraver la crise actuelle.