RDC : 4 ans déjà depuis l’assassinat de Thérèse Kapangala sous le régime de Kabila

 

Sarah Bukasa

Thérèse Déchade Kapangala, tuée par balle, le 21 janvier 2018 dans l’enceinte de la paroisse Saint-François-de-Sales à Kinshasa, au cours de la répression de la manifestation organisée par les laïcs catholiques, pour exiger la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 et s’opposer au 3e mandat de Joseph Kabila.

Thérèse Kapangala a été enterrée le 9 février 2018. Elle qui, pourtant devait rejoindre la congrégation de  » Sainte Famille de Bergame  » comme religieuse au mois de juillet de la même année. Jusqu’à présent, les responsables de son meurtre ne sont pas poursuivis par la justice.

 

Retour sur les faits du 21 janvier 2018

Kapangala a été abattue par la police dans l’enceinte de l’église Saint François de Sales à Kinshasa le 21 janvier 2018. Ce jour-là, le Comité laïc de coordination (CLC) avait organisé une manifestation pacifique pour réclamer la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, un accord qui devait faciliter l’organisation sans heurts des élections générales en RDC alors que le pays avait raté le délai de novembre 2016 fixé par la constitution.

C’est son oncle, le père Joseph Musubao, qui officiait la messe ce jour-là. À la fin de l’office, il a annoncé aux fidèles qui souhaitaient se joindre à d’autres paroisses catholiques pour une marche pacifique qu’ils devaient d’abord écouter les instructions des représentants du Comité laïc de coordination avant le début de la marche.

 » Il s’agissait d’appels à rester pacifique et à ne pas répondre par la violence à la police. La marche a commencé avec quelques enfants de chœur en tête de cortège, l’un d’eux portant une croix, suivis par le prêtre et ses assistants et les fidèles qui se tenaient derrière chantaient des hymnes et priaient. Thérèse marchait aux côtés de son oncle « , a indiqué l’ONG Amnesty International dans son rapport.

À une vingtaine de mètres de l’église, la manifestation pacifique a été interrompue et violemment dispersée par la police. Les marcheurs ont essayé de repartir encore à deux reprises, mais à chaque fois, la police répondait avec la même violence.

 » Le père Joseph a alors demandé aux fidèles de se mettre à l’abri dans l’église et dans l’enceinte de la paroisse. La police a continué à lancer des gaz lacrymogènes sur les fidèles jusque dans l’enceinte de la paroisse. C’est alors que Thérèse a voulu aider un enfant incommodé par les gaz lacrymogènes à se laver le visage. Entre temps, un véhicule blindé de la police était positionné devant le portail fermé de la paroisse. Sur le toit du véhicule, un officier cagoulé tenait une mitrailleuse. Le policier a tiré à balles réelles dans l’enceinte de la paroisse bondée alors que les fidèles se remettaient des coups de gaz lacrymogènes qu’ils venaient d’inhaler. Une des balles a traversé le torse de Thérèse par le côté droit et a touché son bras gauche en ressortant. Un médecin présent à la messe et à la manifestation a tenté de la réanimer en vain « , a expliqué cette ONG.

La famille Kapangala avait déposé deux plaintes pour réclamer justice dont une contre le commissaire général de la police de Kinshasa, à l’époque Sylvano Kasongo. Les autorités n’ont, à ce jour, mené aucune enquête véritable sur ces plaintes ni poursuivi les responsables de ce meurtre.

Ce vendredi 21 janvier 2022, l’Asbl Génération Thérèse Kapangala (GTK), ensemble avec la famille biologique de l’ex aspirante, ont organisé une journée commémorative qui va débuter par une messe en la mémoire de l’illustre disparue.

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