Le 24 avril 1990, au plus fort d’une dictature croulante, feu le Maréchal Mobutu avait annoncé, urbi et orbi, le retour au pluralisme politique en RDC Congo ex Zaïre. Et c’était parti malgré les différentes entraves.
Aujourd’hui, 34 ans après, quel bilan pour la RDC-ex-Zaïre ? L’analyse du Chercheur en développement sociétal et Écrivain Adolphe Kapiteni offre un aperçu général du processus de démocratisation de l’espace politique de 1990 à nos jours.
Dans sa tribune à l’occasion du 34e anniversaire du discours historique de Mobutu à l’Assemblée nationale, Adolphe Kapiteni critique sévèrement le bilan de ce processus, le jugeant très mitigé voire négatif. Il incrimine notamment l’absence de maturité de la classe politique pour cet échec.
Il déplore le manque de démocratie et de maturité politique chez les dirigeants et le peuple depuis cette date. Il pointe du doigt le manque de démocratie au sein des partis politiques, qui voient émerger des dictatures internes et des dirigeants intouchables. Kapiteni constate ainsi un déficit de démocratie en RDC dû à l’immaturité politique, à l’égoïsme et à l’absence de vision de la société.
Il estime que le discours de Mobutu en 1990 n’a pas initié une réelle démocratie, mais a plutôt ouvert la voie à une transition démocratique qui peine à se concrétiser en raison des lacunes de la classe politique. Il appelle à une prise de conscience collective pour instaurer une démocratie authentique prenant en compte la réalité nationale et internationale.
M. Kapiteni suggère de dépasser ces obstacles pour relancer la démocratie en RDC, soulignant que ni Kabila père et fils ni Tshisekedi n’ont réussi à répondre aux attentes populaires en matière de démocratisation.
Il prône une distribution équitable des richesses et la promotion de la méritocratie pour instaurer une vraie démocratie dans le pays.
« Regardons-nous dans les yeux, avoir plus de 900 partis politiques, organiser les élections de façon chaotique ne sont pas là les seuls éléments d’une vraie démocratie. La vraie démocratie passe par la distribution équitable et équilibrée des richesses du pays et la promotion de la méritocratie », a conclu Adolphe Kapiteni.
Le 24 avril 1990, Mobutu a été filmé en train de pleurer… la fin du parti unique a été annoncée et le multipartisme a été rétabli sous le regard ému du président de la République ! Arrivé au pouvoir en 1965 à la suite d’un coup d’État, Mobutu a gouverné d’une main de fer jusqu’en 1997, année où il a été renversé par la force militaire. Il était connu pour sa terreur, ses colères fulgurantes et son image d’homme invincible.
La forme de démocratie héritée de l’époque Mobutu semble être un fardeau pour la République démocratique du Congo, entravant son développement et laissant ses habitants parmi les plus démunis du monde. Beaucoup reste à faire !