Après plus de dix ans d’attente, le procès de Jamil Mukulu, principal fondateur du groupe armé islamiste ADF-MTM (Forces Démocratiques Alliées), s’est ouvert cette semaine à Kampala, en Ouganda.
Arrêté en 2015 en Tanzanie et extradé vers son pays d’origine, Jamil Mukulu est poursuivi avec ses co-accusés pour meurtres, terrorisme et crimes contre l’humanité, en lien avec les exactions commises par les ADF-MTM principalement dans l’Est de la RDC.
Le procès se tient devant la Division des crimes internationaux de la Haute Cour de Kampala. Le parquet prévoit 55 témoins à la barre, mais le défi reste de prouver l’implication directe de Mukulu, en établissant qu’il a personnellement ordonné ou dirigé les crimes.
La première audience a connu un retard : un témoin convoqué le 2 octobre n’a pas pu être entendu, faute de traducteur. Son audition a été renvoyée au 17 novembre.
Ce procès est crucial pour les victimes des ADF-MTM, notamment en Ituri et au Nord-Kivu, qui espèrent qu’il marque un pas vers la justice et la vérité.
Certains notables de la province du Nord-Kivu, comme Me Achille Kapanga encourage l’ouverture de ce procès tout en estimant qu’il était mieux que les audiences publiques se tiennent sur le sol congolais où se trouvent les victimes et qui seraient effectivement le lieu de la commission des faits.
Notons que jusqu’à présent, les rebelles ADF-MTM continuent à s’élargir en RDC, selon les rapports des ONG de droit de l’homme, leur mouvement est signalé à Bafuasende où ils sont visiblement vus dans les forêts.
