La nouvelle société civile congolaise dénonce le vol des lampadaires installés par la MONUSCO dans le cadre de la lutte contre la criminalité. Cette structure s’est inquiétée ce mercredi 26 juin, au cours d’un entretien accordé à la presse locale.
« Ça fait au moins deux mois qu’on est entrain de constater cela, et malheureusement sous les yeux impuissants de certaines personnes qui sont censées faire le suivi et la protection du bien public. Nous condamnons cela et nous appelons la jeunesse à dénicher les auteurs de ces actes pour qu’ils soient punis sévèrement selon la loi congolaise », a t-il dit.
Meleki Mulala, le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise du secteur de Ruwenzori, dans le territoire de Beni en a gros sur le cœur. Comme dans la ville de Beni sur l’axe Boikene-Mavivi, à Mutwanga aussi, des 34 panneaux solaires installés par la MONUSCO pour aider à lutter contre la criminalité dans la cité et à booster la petite économie locale, il n’en reste plus grand-chose : tous, ou presque, ont été volés par des inconnus.
Du coup, à l’en croire, la cité replonge petit à petit dans l’insécurité qui la caractérisait avant l’installation desdits panneaux solaires, un projet qui a quand même coûté la bagatelle de 46 824 dollars américains à la MONUSCO.
Ces vols s’observent principalement sur les axes Bukoma-Kasusu, Mutwanga-Bulongo, Mutwanga-Nzenga, mais aussi dans la localité de Kakalari sur l’axe Mutwanga-Mwenda.
« Au niveau de Bukoma-Kasusu par exemple, nous ne restons qu’avec 3 lampadaires sur les 10 qui avaient été installés par la MONUSCO », se désole Meleki Mulala, qui redoute les conséquences de tels actes.
Et de regretter : « Depuis la disparition de ces lampadaires sur ces axes cités, les cas de banditisme nocturne ont refait surface dans la cité. Nous courrons des risques, nous sommes inquiets, parce qu’après avoir volé ces panneaux, on ne sait pas quelle sera la prochaine cible. Mais aussi, l’objectif de l’installation de ces panneaux par la MONUSCO en fin 2022 était d’apporter de l’éclairage à la population locale, de soutenir le comité local de sécurité de la place, dans la lutte contre les incursions des rebelles des ADF qui se faufilaient dans la population pendant la nuit, profitant de l’obscurité. Mais avec l’éclairage, on pouvait les repérer de loin, et donner rapidement les alertes. Malheureusement, à cause de ces vols, la cité est de nouveau plongée dans le noir, avec tous les risques sécuritaires imaginables ».
Mais il n’y a pas que l’insécurité qui risque de refaire surface. Le petit commerce local et la vie nocturne subissent eux aussi les conséquences de ces vols de lampadaires.
« Une autre conséquence de ces vols, est l’arrêt de petites activités socio-économiques qui permettaient de faciliter les échanges entre communautés : avec l’éclairage public, des femmes avaient pris l’habitude de vendre des beignets, du poisson… sous ces lampadaires, de petits marchés communément appelés Kasoko s’étaient déjà installés autour des points d’éclairage public. D’autres personnes qui quittaient leurs champs vers 18h, se ravitaillaient dans ces petits marchés. Aujourd’hui, à cause du retour de l’obscurité, c’est devenu difficile », affirme Meleki Mulala.
Que faire donc ?
Dénoncer. « Nous invitons la communauté, surtout les jeunes, à dénoncer toute personne qui serait derrière ces cas de vol. On soupçonne certains jeunes désœuvrés du coin, qui volent aussi des chèvres, du cacao, d’être à l’origine de ces vols de lampadaires. Nous déplorons la négligence des autorités de base, notamment les chefs de dix maisons, les chefs des avenues, les chefs de quartiers et de villages », conclut Meleki Mulala.