Alors que plusieurs bombes larguées par le M23 sont tombées sur Goma ces derniers jours, une promesse électorale du Président Félix Tshisekedi est vite revenue au-devant de la scène.
Le 18 décembre 2023, dernier jour de la campagne électorale, le président candidat avait promis de réunir le Congrès pour obtenir une déclaration de guerre contre le Rwanda, « à la moindre escarmourche » sur la capitale du Nord-Kivu.
Depuis, plusieurs « escarmouches » ont été enregistrées avec encore ce matin une nouvelle bombe tombée sur Goma. Pourtant, il n’y a toujours pas eu de déclaration de guerre.
Mardi dernier au cours du briefing, Patrick Muyaya a commenté la non-réalisation de cette promesse électorale.
Si le porte-parole du gouvernement congolais confirme l’existence des « opérations militaires » contre les rebelles, il a cependant fait remarquer l’impossibilité, « dans le contexte actuel », de déclarer la guerre.
« Même si le président de la République le voulait (déclarer la guerre au Rwanda), dans ces conditions, constitutionnellement, on ne serait pas en mesure de le faire », a justifié Patrick Muyaya.
Aux termes de l’article 86, le président de la République « déclare la guerre par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil supérieur de la défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat, conformément à l’article 143 de la présente Constitution ».
Dans le contexte actuel, l’Assemblée nationale est en cours d’installation alors que le Sénat attend son renouvellement au mois de mars prochain. D’ici le début du fonctionnement normal du parlement, le gouvernement ne ferme pas la porte à cette décision drastique.
« Dans cette guerre, toutes les hypothèses sont à table. Le moment venu, si les conditions constitutionnelles sont requises et l’exigent, pourquoi pas ? Si c’est pour assurer la protection et la défense de notre territoire », a poursuivi Muyaya.
Comme Kinshasa, Washington a également reconnu le rôle de Kigali dans la déstabilisation de la partie Est de la RDC. Kagame lui préfère botter en touche et parler d’un conflit congolo-congolais.