La décision de la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, de lever le moratoire sur la peine de mort depuis le 13 mars dernier, déclenche des débats passionnés dans les cercles socio-politiques congolais. Certains observateurs considèrent cette mesure comme un retour en arrière symbolisant un rejet des droits de l’homme et de la valeur de la vie humaine, ressemblant à une époque révolue.
Pour de nombreux juristes, défenseurs des droits de l’homme et citoyens, la peine de mort est incompatible avec les aspirations du pays en quête d’une justice équitable. Maître Thomas Gamakolo, avocat à Kinshasa, critique l’incapacité des politiciens congolais à résoudre les problèmes réels du pays. Il souligne leur tendance à surinterpréter chaque nouvelle information pour exister médiatiquement.
Il exprime sa préoccupation quant à l’opportunisme politique de certains acteurs et espère un renouvellement de la classe politique congolaise pour plus de sérieux et d’engagement.
« J’espère que pendant le deuxième mandat du chef de l’État, il s’efforcera d’éliminer toute la racaille politique pour favoriser l’émergence d’une classe politique sérieuse », a indiqué Me Thomas Gamakolo, avocat au barreau de Kinshasa.
Cette décision sur la peine de mort survient après l’adhésion de certains Congolais au mouvement polico-militaire Alliance du Fleuve Congo (AFC) dirigé par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI en RDC. L’opposition politique critique cette levée du moratoire, craignant qu’elle ne soit utilisée par le pouvoir de Kinshasa pour régler des comptes avec ses adversaires politiques.