La démocratie à l’européenne est perçue comme incompatible avec les valeurs et cultures africaines, étant considérée au fil des ans comme une menace pour les sociétés africaines en termes de développement et de croissance.
Le concept de démocratie, qui repose sur le pouvoir du peuple, est mal compris et mal appliqué en Afrique, ce qui peut être préjudiciable sans une compréhension approfondie de ses implications.
L’Occident a tenté de définir la démocratie sans vraiment expliquer sa signification. Cette incompréhension conduit à une ignorance grandissante chez les Africains concernant ce concept important pour le bien-être de leur continent. Cette ignorance expose les populations et transforme la démocratie en un piège pour les habitants sans qu’ils en aient conscience.
Pour mieux appréhender ce sujet, il est nécessaire de se replonger dans le passé pour observer ce qui faisait la force de l’Afrique durant l’ère des royaumes et des empires.
À cette époque, le mode de gouvernance en place contribuait à la force du continent et les problèmes étaient moins répandus. Cependant, l’arrivée des phénomènes tels que la mondialisation et la colonisation, à travers des moyens tels que la religion, l’éducation et la langue, ont éloigné les peuples africains de leurs traditions et perspectives.
Dans les royaumes et les empires, l’accès au pouvoir se faisait généralement par appartenance à la lignée royale. Une fois au pouvoir, le roi s’entourait des sages issus des tribus et des villages du royaume, choisis pour leur sagesse, leur ancienneté, leur intégrité et leur efficacité. Ces collaborateurs assistaient le roi dans la prise de décisions et dans la gestion des affaires du royaume. Ces sociétés avaient mis en place des systèmes où le roi était entouré de conseillers choisis pour leur sagesse et où le pouvoir du chef était régulé par des contre-pouvoirs.
Ce modèle montre clairement que la démocratie était présente et encadrée dans les sociétés africaines. Le roi était étroitement lié à ses conseillers, son pouvoir provenant de leur soutien. Il était constamment évalué en fonction de ses actions, car le mécontentement populaire pouvait entraîner la colère des dieux et la perte du pouvoir.
La démocratie à l’européenne comporte plusieurs faiblesses et avantages, tels que la limitation des mandats et le peuple en tant que souverain primaire.
La démocratie à l’occidentale, avec ses points forts et ses faiblesses, semble rencontrer des difficultés en Afrique du fait d’un manque de maturité démocratique.
À première vue, la démocratie semble être conçue pour générer des résultats positifs en raison de la responsabilité du peuple, mais malheureusement, ce dernier ne comprend pas son rôle. Le concept de « pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple » signifie que le peuple est au cœur du pouvoir : il le détient, le délègue et le contrôle grâce à la surveillance et à la pression populaire, afin de s’assurer que le pouvoir soit utilisé dans son intérêt. Dans ce système, la durée du pouvoir en place dépend de l’appréciation du peuple, en fonction de ses propres intérêts. Malheureusement, la démocratie est un régime politique qui requiert une certaine maturité de la part de la population. C’est un système à double tranchant, car pour un peuple immature, la démocratie peut s’avérer dangereuse. Cela explique en partie l’échec de l’implémentation d’une démocratie à l’européenne en République Démocratique du Congo et plus largement en Afrique.
Le président élu par le peuple par le biais du suffrage universel direct semble davantage préoccupé par l’enrichissement personnel au détriment de ses concitoyens. Ces derniers, parfois mal informés, peinent à saisir pleinement le rôle du président et subissent les conséquences de leurs choix électoraux, tout en ayant du mal à influencer les décideurs politiques de manière adéquate. Une autre critique envers la démocratie est qu’elle peut être perçue comme une forme de domination blanche, engendrant des problèmes d’instabilité dans les pays africains. Cette conception de la liberté permet à chacun de s’exprimer et d’agir sans limitation, ce qui peut parfois conduire à des conflits soutenus par des acteurs internationaux et des entreprises multinationales, comme c’est le cas par exemple en République démocratique du Congo.
Il est nécessaire de revoir les choses et d’adopter un mode d’accès au pouvoir adapté à l’Afrique, ce qui incite à reconsidérer le rôle de la spiritualité dans l’exercice du pouvoir pour que les dirigeants en soient redevables et élevés en dignité. Le non-respect des termes du contrat social expose le chef de l’État à de sérieux problèmes. Pourquoi la démocratie, tant prônée par certains, n’a-t-elle jamais pleinement fonctionné dans certains pays ? Chaque pays ayant ses propres valeurs, spiritualité et histoire, il est crucial que la politique s’aligne sur ces éléments.
Dans quels pays africains la démocratie à l’occidentale a-t-elle eu un impact positif et a propulsé les habitants ? On pourrait citer la Côte d’Ivoire, le Congo, le Gabon, le Cameroun, le Mali, la République centrafricaine, le Niger et la République démocratique du Congo.