Alors que le gouvernement congolais à travers son ministère de la justice a levé le moratoire sur la peine de mort en RDC, certains analystes des questions juridiques et chercheurs en droit considèrent « aberrante » cette mesure qui risquerait d’institutionnaliser les assassinats et les homicides volontaires au pays.
D’après Maître Fabien Pocky, juriste constitutionnaliste et chercheur en droit, cette mesure viole intentionnellement l’article 16 de la Constitution de la RDC qui consacre à la personne humaine le droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et de bonnes mœurs.
« Je n’ai pas bien accueilli cette mesure, en ce jour, lever le moratoire sur la peine de mort en RDC, c’est cracher contre le vent et violer intentionnellement l’article 16 de la Constitution qui consacre à la personne humaine le droit à la vie. Le problème aujourd’hui n’est pas de lever ce moratoire pour favoriser l’institution des assassinats et des homicides volontaires dans notre pays pendant que lui-même le président de la République a mis en cause le bon travail de la justice en déclarant je cite : notre justice est malade », a dit à challengeinfo.cd ce samedi 16 mars, Maître Fabien Pocky.
Pour ce juriste constitutionnaliste, cette mesure de la levée du moratoire sur la peine de mort ramène la RDC à être un pays rétentioniste, alors que le pays était jusque-là abolitionniste de la peine de mort.
« Avec cette mesure, la RDC redevient rétentioniste, pourtant nous étions jusque-là abolitionniste de la peine de mort. Il est seulement question de rétablir la justice de notre pays et de la remettre sur les bons rails afin d’exécuter toutes les peines », a-t-il fait savoir.
Notons que le gouvernement congolais à travers la ministre de la justice Rose Mutombo a levé le moratoire sur la peine de mort en République Démocratique du Congo.