Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) alerte sur l’afflux des dizaines de blessés à Saké vers la ville de Goma, suite à aux affrontements près de cette cité située à 27 kilomètres du chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Dans un communiqué de presse rendu public ce vendredi 09 février, le CICR dénote l’impact de ces combats sur les populations civiles.
À en croire cette organisation humanitaire, les affrontements entre les Forces armées de la RDC contre le Mouvement du 23 Mars ont provoqué le 7 février dernier l’afflux de 58 personnes blessées par arme, dont 31 civils, à l’hôpital CBCA Ndosho de Goma, doublant la capacité d’accueil maximale du service des blessés soutenu par le CICR.
Ce document renseigne que les civils et les structures sanitaires sont de plus en plus exposés à la violence des combats.
» Les blessés n’ont cessé d’affluer, certains transportés à moto, d’autres par bus. Avec les patients déjà suivis dans notre service avant le 7 février, nous avons atteint 120 blessés pris en charge, alors que notre capacité initiale est de 64 lits. Le manque d’espace pour accueillir tant de patients est notre principal défi. Depuis début 2024, nous avons déjà soigné 219 blessés par arme », souligne Laurent Cresci, infirmier-chef de l’équipe chirurgicale du CICR à Goma.
Le CICR explique que l’afflux des blessés vers l’hôpital CBCA Ndosho de Goma est notamment dû à la défaillance des structures de santé situées dans ou à proximité des zones de combats.
Elles se retrouvent, poursuit ce communiqué, dans l’incapacité d’assurer une prise en charge digne et efficace des patients, dont le tri et la stabilisation des blessés, du fait des ruptures de stocks médicaux et du manque de personnel soignant, un grand nombre ayant fui vers des zones plus sûres.
» L’acheminement de l’aide, notamment des fournitures médicales vers des zones enclavées du Rutshuru et du Masisi, est de plus en plus entravé, voire rendu impossible par les combats incessants. Un accès humanitaire sécurisé est indispensable pour répondre aux besoins grandissants des populations affectées par le conflit, qui sont de plus en plus désemparées et livrées à elles-mêmes, souvent sans accès aux soins », a indiqué Anne-Sylvie Linder, cheffe de sous-délégation du CICR au Nord-Kivu.
En effet, certaines structures médicales se retrouvent au cœur des combats, parfois submergées pour offrir un abri aux civils fuyant les affrontements, comme l’hôpital de Mweso en territoire de Masisi.
Dans la foulée, le CICR a rappellé qu’en vertu du droit international humanitaire, « les personnes civiles doivent être protégées et respectées, et que, lors de la conduite des hostilités, toutes les précautions pratiquement possibles doivent être prises pour minimiser les pertes de vies civiles et les dommages causés sur les biens civils. Les structures médicales, ambulances et personnels de santé doivent être respectés et protégés ».
Présent dans la province du Nord-Kivu en RDC depuis 1993, le CICR fournit protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence.