La nomination de Judith Suminwa Tuluka est perçue comme un signe d’espoir par le peuple congolais qui aspire à tourner la page des pratiques passées décriées.
Prête à relever les défis, la tâche du premier ministre congolais s’annonce ardue face à la réalité politique du pays qui l’oblige à choisir les membres de son gouvernement parmi les partis politiques en fonction de leur poids à l’Assemblée nationale.
« Le schéma imposé à tous les premiers ministres, y compris Mme Judith Suminwa, celui de ne sélectionner les membres du gouvernement qu’au sein des organisations politiques constitue un véritable handicap pour former une équipe à la hauteur des enjeux de notre pays. La partitocratie a montré ses limites », déplore Dieudonné Nkishi, secrétaire général du regroupement politique Les Progressistes.
Cette contrainte complique la tâche car elle oblige le premier ministre à travailler avec des personnes proposées par les partis politiques, sans garantie qu’elles soient les mieux qualifiées.
En effet, ce système a tendance à favoriser la nomination de personnes peu qualifiées, choisies pour avoir su convaincre leurs chefs de parti.
Malgré un potentiel avantage par rapport à ses prédécesseurs, dont l’action gouvernementale a été peu remarquée, Judith Suminwa Tuluka reste malheureusement contrainte par ce schéma. C’est une règle à laquelle elle ne peut échapper.
Pour espérer former une équipe gouvernementale à la hauteur des défis du pays, Judith Suminwa Tuluka pourrait essayer de contourner cette difficulté en demandant aux organisations politiques de soumettre des noms respectant des critères prédéfinis tels que l’intégrité morale et la compétence. C’est seulement dans ces conditions que Judith Suminwa Tuluka, en tant que cheffe du gouvernement, pourra pleinement exercer son mandat.