L’élu d’Uvira, Justin Bitakwira, s’est fait remarquer au cours de la plénière de ce mercredi 17 septembre, qui a débouché sur la mise en place d’une commission temporaire pour examiner les pétitions qui visent cinq des sept membres du bureau de l’Assemblée nationale.
Quelques heures plus tard, il est revenu à la charge, se proposant comme le candidat idéal aux élections du bureau définitif.
« Dans un pays normal, qui pourrait remplacer Kamerhe, à part Bitakwira ? Le bureau d’âge n’a qu’à organiser des élections où Bitakwira serait le candidat. Je le répète : qui serait le candidat idéal ? » a-t-il lancé dans les couloirs de l’Assemblée nationale.
Une ambition opposée à l’urgence sécuritaire
Une ambition légitime pour le petit-fils de sa « grand-mère », cependant, l’on se rend compte d’un réel souci lorsqu’il faut scruter le fond de ses propos. Loin de mettre en avant ses compétences ou son expérience de « robuste parlementaire », Justin Bitakwira se dit candidat pour être un obstacle au danger qui guette la ville d’Uvira. Un calme précaire a été retrouvé dans la région après les tensions qui ont eu lieu à la suite du refus des wazalendo de la nomination du général Olivier Gasita, accusé de complicité avec les rebelles.
« Si Uvira tombait aujourd’hui, que deviendrait la République ? Les rebelles atteindraient Kolwezi en moins de 24 ou 72 heures. C’est pourtant là que se trouve la principale richesse du pays », a-t-il averti.
Des propos «graves», selon plusieurs analystes, qui cachent un message et une réelle intention. Une question mérite d’être posée : pourquoi Bitakwira donnerait-il un tel exemple des conséquences à éviter ? Pourquoi lui et pas quelqu’un d’autre ? Est-ce parce qu’il serait l’intercession entre les wazalendo et le gouvernement central ? Finalement, les véritables tireurs de ficelles des wazalendo ne seraient-ils pas mis à découvert ?
Un plaidoyer pour l’apaisement et la cohésion
La boîte de Pandore que redoutaient la plupart des observateurs et analystes à travers ces pétitions n’a visiblement pas interloqué le groupe de députés frondeurs, malgré la mise en garde circonspecte de Justin Bitakwira. « Quand une maison brûle, on fait appel aux extincteurs et non à ceux qui allument le feu », a-t-il lancé. Une vérité inachevée dont l’écho continue de résonner dans le cœur des milliers de Congolais, surtout lorsqu’il semble fustiger l’inconscience des députés face à la situation.
Sa prise de parole dans la plénière était une occasion pour l’ancien ministre du Développement rural de rappeler l’urgence sécuritaire et les conséquences qui résulteraient d’une crise institutionnelle pourtant bien évitable. « Je propose l’apaisement, la réconciliation et la cohésion sociale et politique. Il faut éviter les agitations », a-t-il soutenu.
Le discours de Bitakwira dépasse la simple ambition politique. En liant sa candidature à la sécurité de l’Est du pays, il révèle des enjeux cruciaux souvent ignorés. Sa mise en garde soulève des questions sur les dynamiques cachées derrière les tensions régionales et institutionnelles. En définitive, sa démarche, loin d’être un acte isolé, illustre un pays en quête d’apaisement, où les crises politiques se mêlent aux défis sécuritaires les plus pressants.
