Bilan à mi-parcours de Tshisekedi et le manque d’honnêteté des compairs

 

Edo Bamu

 

24 janvier 2019-24 janvier 2022, cela fait jour pour jour trois ans depuis l’investiture du Chef de l’État, Félix Tshisekedi. Durant deux ans sur les trois, le fils du Sphinx de Limete était obligé de composer avec le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme politique de son prédécesseur, Joseph Kabila.

Les deux années étaient parsemées d’une part, de moult plaintes de l’Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS), parti au pouvoir et ses alliés ; d’autre part, des pratiques d’extravagance aiguë des Ministres et Mandataires publics du FCC. Une disharmonie qui a vu le semblant d’entente entre les deux autorités morales se transformer en rideau de fer.

Ce qui était à craindre arriva. Pour sauver son mandat, Félix Antoine Tshisekedi (Fatshi) rompit en douceur et sans casse, la fameuse coalition. L’Union sacrée de la Nation est constituée, un nouveau Gouvernement dit « des Warriors » est mis en place. Depuis lors, un revirement spectaculaire est enregistré dans le camp du FCC.

Les défections dans les rangs des caciques du « Raïs » sont vertigineuses. La famille de l’homme fort de Kingakati s’est apparentée à un Empire sans tanticules et qui s’écroule à petit feu.

Bilan

Ce lundi 24 janvier, plusieurs politiciens de tout bord ont donné de la voix sur le bilan de Félix Tshisekedi. Les avis sont diamétralement opposés. L’union sacrée parle d’un bilan positif, tout en mettant un bémol. Là, les inconditionnels de l’actuel Chef de l’État estiment que le bilan de trois ans, bien que prématuré d’en parler, est partagé entre tous ceux qui ont géré durant les deux ans de la coalition. Pour eux, les choses marchent depuis la fin la déconfiture du mariage FCC-CACH.

A la société civile, on évoque un bilan mitigé. Ici, tous ne voient pas les choses de la même manière. Il y en a qui estiment qu’il y a quelques avancées significatives dans certains secteurs, même si, sur le plan social, l’homme de Kabeya Kamwanga n’a encore rien fait.

A l’opposition, notamment la plateforme Lamuka, c’est un autre son de cloche. « Trois ans de gâchis, trois ans d’amateurisme et d’affairisme au sommet de l’État », conclut un fidèle de Martin Fayulu sur les antennes d’une Radio de la place. Selon Lamuka, « Mr Tshilombo » n’a rien fait ». Pour eux, c’est Kabila qui continue à diriger et que l’Union sacrée n’est qu’un trompe-l’oeil pour permettre au fils de M’zee de revenir au pouvoir en 2023.

Le FCC se compte aussi parmi ceux qui critiquent sévèrement le bilan à mi-parcours de l’époux de Mwa Tshika. « Les choses ne font que s’empirer depuis que Mr Tshikesedi est aux affaires pour faire ses affaires », insiste un député national resté fidèle au Raïs. Pour les adeptes de la Kabilie, du temps de leur Maître, tout allait bien. « L’homme de Tshilejilu » est une malédiction pour le Congo », résume un Ministre honoraire de la famille politique de Joseph Kabila.

Manque d’honnêteté

Cependant, comme le dit un auteur romain contemporain, « il est ridicule de se taire à propos d’un témoignage », certains analystes font une chirurgie profonde des trois ans de règne du fils de Maman Marthe Kasalu. Ils révèlent que, bien que beaucoup reste à faire, cependant Fatshi a, dans un contexte de pandémie planétaire de Covid-19, laquelle a mis toutes les économies du monde en difficulté, posé les jalons d’un développement durable.

L’instauration d’un État de droit, la lutte contre la corruption par la solidification de l’inspection Générale des Finances (IFG), la gratuité de l’enseignement de base, une réduction sensible des prix des billet d’avion, la construction des routes et saut-de-moutons, la construction et réhabilitation des hôpitaux, la liberté de presse et de manifestations, l’encadrement des Kulunas devenus des bâtisseurs, l’augmentation du salaire des enseignants, des militaires et policiers, etc. voilà ce qu’évoquent d’autres Congolais quand ils parlent du bilan à mi-parcours de Félix Antoine.

Aux dires des uns et témoignages des autres, il est prouvé un manque d’honnêteté dans le chef de certains politiciens congolais qui déduisent que le Président de la République n’a rien fait dans les trois ans. « Tous les exilés politiques sont rentrés au pays, les prisonniers politiques dont Eddy Kapend ont recouvré leur liberté.

Martin Fayulu a vu son hôtel reprendre ses activités d’antan sans être scellé. Pour Bajira Rare, analyste indépendant, ce sont souvent les bénéficiaires des bienfaits de Félix Tshisekedi qui le critiquent sans ménagement.  » Je dénonce ce manque d’honnêteté de nos politiciens », conclut-il, désabusé.

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